De retour chez soi...

Après deux jours d'hôpital, les médecins, dans la soirée, s'étaient décidé à laisser Reese sortir, à condition qu'elle montre qu'elle avait quelqu'un pour garder un oeil sur elle.

Désireuse de rentrer assez rapidement, elle avait hésité entre demander à Marie ou à Crews et avait finalement opté pour son équipier, sachant que Marie n'aimait pas les hôpitaux et qu'elle avait quelqu'un, ce qui voulait dire qu'elle était sûrement occupée en soirée !

Elle avait donc appellé Charlie qui était passé la prendre à l'hôpital et la déposer chez elle avec une voiture empruntée à Ted, le temps que son équipier en rachète une... Ca ferait la troisième depuis sa libération.

Ils arrivèrent et elle chercha ses clés.

Assez tard dans la soirée, Charlie avait reçu un appel de sa co - équipière pour lui demander de passer la chercher à l'hôpital et de faire semblant de se soucier de garder un oeil sur elle, histoire qu'elle puisse partir. Lui s'inquiétait réellement de son état donc se demanda pourquoi il était sensé faire semblant, mais ce n'était pas la question. Il était allé la chercher et l'avait déposée chez elle.

Il remarqua qu'elle cherchait quelque chose :

Tu as perdu quelque chose ?

Oui, mes clés, Crews, on ne va défoncer la porte pour entrer ou passer au travers. remarqua Audrey.

Elle chercha encore un peu et les trouva. Elle ouvrit donc la porte.

Ah oui, bien sûr, les clés. Je n'ai plus l'habitude de ça.

Il ne fermait pas la porte à clé chez lui... Après avoir été emprisonné si longtemps, Charlie avait un grand besoin de pouvoir aller et venir comme il voulait, surtout sans verrou.

Comment ça, plus l'habitude ? Tu ne fermes pas les portes chez toi ?

Elle n'était jamais allée chez son équipier, mais sachant qu'il avait reçu 50 millions d'euros de dommages et intérêts, il supposait que ce dernier devait avoir une sacrée maison et ferait mieux de fermer les portes à clés.

Non, non, je ne ferme pas à clefs... Question de désamour pour les verrous et serrures.

La seule porte qu'il fermait était celle de la pièce où, sur les murs, il avait mis les noms et photos de personnes susceptibles d'être responsables de son emprisonnement et mis les liens entre ces personnes... Charlie ne tenait pas à ce que n'importe qui puisse voir ça.

Ils entrèrent chez Audrey.

Oui, ça peut se comprendre...

Elle demanda :

Tu veux boire quelque chose ? Je n'ai pas d'alcool, pour des raisons évidentes, mais bon...

Oui, pourquoi pas, jus d'un fruit quelconque. Ce n'est pas un soucis pour l'alcool, je ne suis pas contre une bière de temps en temps mais je ne suis pas vraiment un grand buveur.

Il ajouta :

Mais dis - moi plutôt où ça se trouve et assieds - toi, tu sors de l'hôpital...

D'accord, je dois avoir ça à quelque part, mais ne t'attends pas à ce que ce soit à 100% des fruits dedans. avertit - elle. Ils ont beau écrire sur les bouteilles que c'est sans sucre ajouté, je ne le crois pas sur paroles.

Audrey commenta :

Je suis sortie de l'hôpital, je ne suis pas vraiment invalide, j'ai juste un bras en écharpe.

Je te dirai ça... Oui, c'est sûrement aussi vrai que la possibilité de trouver du Coca - Cola, comment ils disent ? Ah oui, light. C'est incroyable, ça, Reese, Coca qui se soucierait de la ligne de ses consommateurs, ça me surprend. C'est récent, non ?

Il revint au sujet :

Oui, mais tu as besoin de te reposer et je suis supposé garder un oeil sur toi, pas t'exploiter.

Audrey sourit un peu en le voyant à nouveau se perdre dans une réflexion sur des choses que tout le monde considérait comme banales, maintenant :

D'accord... La grande mode du light, ça doit faire plusieurs années, maintenant. Disons environ 5/6 ans, je ne sais même plus... Enfin, je crois que c'est aussi de l'arnaque.

Elle leva les yeux au ciel, amusée :

Crews, j'ai seulement fait semblant pour que l'hôpital me lâche, rassure - toi, tu n'as pas à me servir de nounou en réalité. Je me débrouillerai seule.

Charlie remarqua :

Je vois, là où j'étais, ce n'était pas vraiment la préoccupation. Oui, tu as probablement raison... Et puis, quitte à boire un Coca autant assumer et savoir que ça fait prendre des calories.

A la façon dont elle avait dit "je me débrouillerai seule", Crews ne put s'empêcher de penser qu'elle s'était coupée avant d'ajouter "je l'ai toujours fait".

Je préférerai rester un peu, on ne sait jamais, ils ont sûrement leurs raisons pour s'inquiéter que tu ne sois pas seule.

J'imagine... Ou plutôt non, je crois que je ne peux pas réellement l'imaginer, mais je me doute. Là, tu as raison.

Elle sourit :

Je crois que leur raison est de couvrir leurs arrières, de ne pas donner l'impression d'avoir laissé une femme en convalescence se débrouiller seule.

Oui, ce n'est pas faux... Tu viens de me donner raison sur quelque chose ?

Il remarqua :

C'est très cynique, comme façon de penser, Reese.

Oui, je suis obligée de te donner raison là - dessus.

Elle répondit :

Ce n'est pas cynique, mais réaliste... Tu veux toujours boire ?

Au regard qu'il lui lança, elle leva les yeux au ciel et capitula :

Tu trouveras ton bonheur dans le frigo, les bouteilles sont dans la porte.

Charlie alla donc chercher une bouteille de jus d'orange et prit deux verres, histoire que Reese puisse boire aussi et s'installa avec elle, dans le salon, sur le canapé.

Après avoir bu, il sourit un peu :

Je crois qu'il y a de fortes chances pour qu'il n'y ait pas uniquement du fruit dedans.

Audrey sourit un peu à cette observation et bût à son tour :

Je te l'avais dit ! Mais c'est plus pratique que de presser une orange. De toute façon, ne te fais pas d'illusions, tu ne trouveras pas vraiment d'orange chez moi... Il m'arrive d'acheter des pommes, voire des clémentines, mais c'est tout.

Charlie remarqua :

C'est plus rapide pour le matin... Tu devrais t'y mettre, c'est bon pour la santé.

Audrey répondit :

En effet... Ma santé ? Elle se porte bien, merci.

Sa santé et son bien - être nutritionnel étaient loin d'être parmi les préoccupations de la jeune femme. C'était presque le contraire, au fond, elle n'en n'avait pas grand chose à faire, Reese aurait bu et se serait shootée jusqu'à en mourir, si, pour une raison qui parfois lui échappait, la jeune femme n'avait pas décidé que cette déchéance ne pouvait plus durer. Peut - être qu'elle avait estimé avoir assez touché le fond et qu'il était temps de retrouver un peu de dignité.

Charlie remarqua :

Tu sors de l'hôpital, ta santé ne se porte donc pas si bien que ça.

Il était à peu près sûr que la jeune femme n'était pas très intéressée par ça, Reese n'avait pas l'air du genre à se soucier de faire de vieux os.

Oui, c'est vrai... Ca doit être mon optimisme qui est ressorti. répondit Audrey, un peu ironique.

Crews répondit, avec son air le plus sérieux :

Ton optimisme ? Tu n'es pas une optimiste...

Puis, il ajouta, réellement sérieux ce coup - ci :

Et Reese ? Je peux te dire quelque chose ? Je ne suis 24h/24h optimiste qui voit la vie en rose.

Il sourit cependant après l'avoir dit, sachant parfaitement qu'Audrey le savait déjà, comment aurait - il pu, après 12 ans en prison à tort, être réellement joyeux à tout moment ! Cela dit, il l'était une bonne partie du temps, ce qui n'était pas si mal.

Non, je ne le suis pas Crews. répondit - elle, parvenant à temps à mondérer son ton : son partenaire était loin d'être responsable de l'état de sa vie. C'était peut - être une des rares choses qui lui était agréable, encore qu'il faudrait qu'elle se décide à lui faire confiance, même si cela se faisait doucement.

Elle sourit un peu, sincèrement cependant, en entendant sa dernière phrase :

Je sais... Comment tu pourrais l'être ?

Il sentit de l'amertume, voire de l'ironie dans sa première réponse, du style "Non, sans rire, tu as remarqué ? Je faisais de l'ironie, andouille !" mais comprit aussi qu'elle avait clairement retenu cette réponse, probablement pour ne pas soit lui faire de peine, soit parce - qu'elle estimait qu'après tout, il n'était pas responsable de son pessimisme.

Charlie répondit, même s'il était sûr que la question de son équipière était rhétorique :

En ayant une âme en paix ?

Elle sourit à cette réponse digne de son équipier et trinqua avec son verre contre celui de ce dernier :

A notre recherche de la paix machin...

Les mots "paix intérieure" n'étaient pas vraiment un concept familier pour Audrey.

» Enfin chez soi !
» Chez Marie !

De retour chez soi...

De retour chez soi...

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